Au carrefour du treize : un policier en demande d'autres choses...

Elisabeth Trabelssi
11ème Forum de la Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves à Montpellier.
Organisatrice: Dr Isabelle Nickles



Objectifs:
Une curieuse sensation à la fin d'une consultation.
Un chiffre martèle mon cerveau : « treize, treize, treize, ...»
Tic tac, tic tac : mon inconscient m'alerte sur quelque chose que je ne perçois pas encore.
Je cherche à analyser les enjeux liés à treize : qu'est-ce que cela implique pour le patient et pour moi ?

Contenu:
Treize m'a envahi contre mon gré tel un colonisateur d'esprit : je ne parvenais pas à le rejeter alors que je n'étais plus en consultation . Curieuse, je décidais de le laisser faire et l'autorisais à habiter mon esprit pour le comprendre...
Est-ce que mon inconscient a capté en séance, dans une fraction de temps infinitésimale, une inadéquation entre les paroles du patient et son comportement?
En m’exclamant « ça y est, j'ai compris !», je concluais que j'avais déchiffré le message caché de treize. Mais, une question s'imposait ensuite à moi : dois-je en parler au patient?
Si je le fais, est-ce que je sors du cadre de la séance d'hypnothérapie en addictologie?
Treize est-il en lien, direct ou indirect, avec une addictologie « fumeuse »?
Quelle était la raison de cette « ovniprésence »?
Alors que mon patient était venu pour une aide à l'accompagnement de l'arrêt du tabac, il avait exprimé bien plus qu'une addiction : un mal-être au travail et la dangerosité à laquelle son métier l'exposait depuis des années étaient ressortis au travers de différents mots exprimés en séance.
En détaillant sa fatigue physique et mentale, j'ai décelé que, sous son apparente indifférence, se cachait bien plus. En évoquant ses 13 ans dans le métier, cela a eu une résonance en moi, après coup. Mon inconscient a capté quelque chose d'irrationnel dans l'énoncé de ce 13 : le dire pour ce patient n'avait rien d'anodin.
Il ne savait pas qu'en disant ainsi 13, cela aurait un tel impact. Il me semblait que treize exprimait ce qu'il n'avait pu ou su adresser à une personne : il était lassé par son métier.
Après ce postulat, je me demandais si je devais lui en faire part ou me taire ? Me poser la question me permettait de fermer le flux des autres questions et de laisser mon cerveau se reposer de sa longue tergiversation.
Je savais que je ne pourrais valider ou invalider ce point qu'avec le patient. 

Mots clés:
Addictologie, conscience, hypnothérapie, inconscience, psychologie et souffrance au travail, sevrage tabagique.


Rédigé le 19/02/2019 modifié le 23/02/2019
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Formateur en Hypnose Médicale au CHTIP à Paris, à l'Institut Hypnotim à Marseille, à l'Institut… En savoir plus sur cet auteur


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